Ici
le temps
des mots
est compté
::

Le temps de la déconstruction

Init de la section

Ce post, j’avais idée de l’écrire dès la construction du site, il y a un an. Il me permet d’ouvrir une suite de réflexions plus larges sur les questions de processus, de temporalité et de décision dans les espaces d’écritures.

L’idée de départ, qui est toujours en cours, était celle de créer un espace d’aggrégation de textes, ce que l’on pourrait (mais imparfaitement) désigner par le terme de revue.

Linéairement #

était le nom destinée à une revue pour la publication des ébauches d’articles parus dans le domaine des sciences humaines et sociales.

  pour voir les esquisses en coulisses, 
  les marges marginales, 
  les manques raturés, 
  tout ce qui grince en amont du produit, 
  du lisse et du définitif, 
  l'avant des discours propres et officiels

Publier le non-publiable.

Mon Mani – presque – feste était de brouiller les pistes du scientifique pour cerner ce qui relève mais échappe à l’édition

 publier les rouages des concepts, 
 leurs apparitions progressives, 
 les 9 mois de gestation et les tribulations qui les rythment.

Je voulais me faire ici Chasseuse de préliminaires en concevant un espace avec des esthétiques de ratures et de superposition, où les classes de structuration (comme en TEI) pourraient témoigner d’états du texte entre maintien, modification ou disparition.

La revue serait alors devenu un espace pour valoriser le travail même d’édition et les processus de structuratio, production d’une pensée en amont et à postériori de sa publication.

Ce projet s’est estompé pour laisser un temps de pratique : travailler/réfléchir à l’édition et la structuration de mes propres ébauches (pour ma thèse dans la section Journal, mes réflexions sur l’édition dans Méditions, pour mes créations dans Création) avant de proposer un cadre pour celles des autres.

Blank en tête #

Je l’admets et l’assume, je n’avais pas d’idée pour le nom d’un site plus large.

Il y a deux tendances :

  • le marketing de soi = utiliser son propre nom ;
  • créer un blog Hypothèses (Antoine le 30 juin 2022 - 1:13)

Plus encline à l’anonymat, je ne voulais pas que mon nom participe d’une URL. J’avais testé Hypothèses et n’ai pas aimé1.

J’avais page blanche en tête quand à trouver un titre à mon espace. Un vide s’est imposé d’abord de manière provisoire.

 je trouverai après,
 quand j'aurais ma structure,
 j'aurai une illumination au réveil, dans un ascenseur, devant un paysage

Quaternum, S.I.Lex, Le Tiers Livre, les exemples et inspirations sont là aussi fières que complexantes.

 un terme sur lequel faire reposer toute ma philosophie, toute l'éthide de mes pensées

Ça n’est jamais arrivé et après plusieurs mois de bricolage du site, Blank a alors commencé à imposer sa propre logique, son propre effet, sa propre personne :

\blɑ̃k\
c'est en français un anglicisme pour désigner la partie d'une canne à lancer
c'est en vieux allemand un adjectif pour qualifier de propre, pur, lisse, nu et neutre
c'est en moyen anglais un mot pour dire ce qui est vide, infertile, inutile
c'est la <target> des pages qu'on veut ouvrir dans un nouvel onglet
c'est la promesse d'accroches et de vacuités à venir

Cette connivence2 est le réinvestissement d’un échec : le nom du site est celui que je n’ai pas trouvé.

Une nouvelle section #

Parce que je soupçonne l’émergence de nouvelles réflexions, le besoin de documenter en inception mes propres bricolages de cet espace, et admettre mes lacunes dans le travail sérieux mais toujours quelque part à tatons de construction d’un site, j’inaugure ici la section FabriqueNouveau.

Cet espace répond à mon engagement pour valoriser les processus d’écritures, les acteurs de ces processus (organiques ou techniques) pour rendre compte d’un collectif de savoir3.


  1. À venir : un post “À la recherche d’un environnement d’écriture (perdu)”. ↩︎

  2. Blank c’est aussi un nombre de créations et d’individus divers, voir Page Blank sur Wikipédia et pour les significations complètes du terme Page Blank sur Wikitionary↩︎

  3. Réflexion qui est celle qui inspire la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques dont je me plais à citer l’un de ses anciens (vous donnez le sens que vous souhaitez à ce terme) membre : Nicolas Sauret. De la revue au collectif, titre de sa thèse, je réalise que dans ce post, j’ai fait schématiquement le même parcours. ↩︎


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