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et des méditations poétiques
des arrêts du temps
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extraits d’un échange avec ma directrice
Les retours de C.M. sur mes textes-vidéos ont fait résonné les échos redondants reçus lors de présentation de mes créations dans différents contextes.
le rythme lent
la contemplation d’images à l’écran
l’attente du texte, sa recherche dans la page
les disparitions, superpositions, effacements, émergences des mots
l’impression d’une absence perceptible
Cela me fait réfléchir au tempo du texte à l’écran, celui que je mets en place, celui qui se met en place en réalité au fur et à mesure, car plus j’en fais, plus les textes vidéos sont longs
de 3:05 à 9:43 minutes #
comme se positionner à contre-courant de cette mode des images subliminales
inverser l'épilepsie de notre civilisation consommatrice de flux de pixels
faire un moment en suspens
Si je dois le penser ainsi, je dirai qu’en réalité ce que j’essaye de performer, montages après montages, c’est surtout la réunion du texte et de son image à l’écran en dépassant la relation type [légende] (le texte soumis à l’image) ou type [illustration] (l’image soumise au texte).
Concevoir un équilibre texte/image revient à défendre le fait que le texte a une masse qui, comme soumise à l’attraction terrestre, doit s’inscrire dans un lieu, que le texte est donc forcément supporté quelque part et que son support participe de son essence/matière.
Dans cette perspective, le temps de l’apparition
de l'un et l'autre,
l'un sur l'autre,
l'autre sur l'un,
l'un avec l'autre
est primordial pour la pupille qui lit autant qu’elle voit.
Lire l’écran #
Amener l’oeil à lire l’image (au-delà d’une perspective qu’on pourrait étiqueter d’histoire de l’art) demande de construire l’image pour un littéraire comme une page.
Cette idée n’aura certainement pas trouvé meilleure performance dans les mouvements du surréalisme et du dadaïsme dont les oeuvres vont notamment aller travailler la matière littéraire comme une poïésis autant qu’une poétique : on lit l’image du texte (les écarts dans la mise en page, les échanges typographiques, les blancs dans les lignes) et ce déchiffrement est constitutif du texte.
Elle semble trouver selon moi une nouvelle résonnance dans l’espace et la dynamique de l’écran par sa modularité, mais demeure toujours cette question :
Tu fais du texte ou de la vidéo ? #
À venir : Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, même à l’écran,