Je ne sais pas si c’est un phénomène dû à la dépression hivernale, aux vagues de des humeurs que conditionnent mes lectures, ou au statut de la rédaction, mais je n’ai jamais autant moins aimé les autres que depuis que j’écris ma thèse
et plus je l'écris, plus je les autres me semblent étrangers
En me rappelant les phases filantes de rédaction de mes camarades passés, il me semble qu’eux aussi étaient alors de composition solitaire, comme s’ils avaient été happés dans un monde bien trop lointain, bien trop au-delà de toutes autres discussions qui pourraient leur être proposées.
Si je ne peux pas le citer dans ma thèse, ne me parle pas. Je ne fais que ça Margot, je ne parles que de ça.
Au-delà d’une possible déjà présente introversion de ma personne, je pense que commencer réellement à écrire sa thèse c’est accepter une certaine finitude : ce post sera donc entre carpe diem et memento mori1.
La fin de ma thèse ne sera pas la fin de ma vie (ni son début manifestement) mais de la sienne, donc, si je ne fais pas le deuil direct de ma personne, je fais celui d’une thèse à écrire par l’écriture :
Ma thèse, je la tue en l’écrivant #
Ma thèse est faite et elle pourrait rester ainsi,
suspendue dans des reports d'années
vive et current dans mon curiculum vitae
infinie et maléable dans ses fantasmes
mais je l’écris en ce moment même et donc je la condamne
à un temps révolu et un ultimatum prochain
à une forme ciblée qui aura une pérennité toute relative
à une finitude des mes grandes ambitions
Le lieu où sa finitude à rebours rejoint la question de la relation sociale est celui qui m’a justement permi de décider de son sort : si elle finit, je continuerai – et les autres autour de moi aussi, ce qui est même pire. Cela n’aura été que cela, au fond, une masse papier enfermé dans format dont l’aura revandique une certaine scientificité et une certaine créativité2.
Celles qui vont se faire écrire vous saluent.